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VOYAGE À VÉNUS

en lui, mais parce que, s’étant ralentie dans l’âme, celle-ci cesse de provoquer les mouvements musculaires. Quant aux fonctions vitales du corps, elles restent absolument dans le même état qu’auparavant : la respiration, la circulation, le travail des sécrétions, s’opèrent comme à l’état de veille, et s’il existait le moindre changement dans la mesure de leur activité, ce serait la souffrance et la maladie.

« De quel repos aurait d’ailleurs besoin le corps puisque ses fonctions s’exercent sans qu’il éprouve aucune lassitude ?

— Pardon encore, répliquai-je, mais je pensais au contraire que le corps se fatiguait, et beaucoup quelquefois.

— Pure illusion. Qu’est-ce en effet que la fatigue, sinon une sensation vague et pénible, une souffrance sourde que l’âme peut seule éprouver ? Et elle la ressent par suite des préoccupations qui l’ont agitée pendant le jour, par suite surtout de la dépense de force motrice que lui a imposée le corps et qui rend nécessaire un sommeil réparateur ; de même que dans une montre le ressort fait seul une dépense de force qui, à la longue, amortit son élasticité et nécessite une nouvelle trempe. Pour suivre cette comparaison j’assimilerai volontiers le corps à l’ensemble des rouages : comme eux, il ne fait que