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VOYAGE À VÉNUS

— Je n’ai employé ni l’un ni l’autre des moyens qu’ils ont adoptés. Cyrano ne pouvait aller bien loin avec des bouteilles pleines d’eau vaporisée par la chaleur du soleil, car la vapeur agissant également sur toutes les parois des flacons ne pouvait leur imprimer aucun mouvement ascensionnel ; et tout ce qui lui était possible, c’était de les faire éclater. Hans Pfaall n’a été guère mieux inspiré en s’élevant au moyen d’un ballon qui devait nécessairement le laisser en route, un peu au-dessus des nuages, et dans la région de l’atmosphère où l’air, de plus en plus raréfié, n’est pas plus lourd que l’hydrogène. En supposant même que ces bouteilles ou ce ballon les eussent fait monter dans le vide, ce qui est bien certain, c’est qu’ils n’avaient aucun expédient pour se diriger.

J’avais donc un double problème à résoudre.

— Et comment t’y es-tu pris ? demanda Léo.

— Vous savez que le système général de locomotion sur notre globe, pour tous les êtres et tous les véhicules, est fondé sur la théorie du levier : ils se meuvent en exerçant un effort sur un point d’appui. Ce point d’appui est la terre pour l’homme et pour les animaux qui marchent ou qui rampent, c’est l’eau pour le poisson, et l’air pour l’oiseau. Quant à nos véhicules mus par la vapeur, le point