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VOYAGE À VÉNUS

conservant une invariable distance les unes à l’égard des autres, il faudrait que la vitesse de ces planètes fût en raison de leur éloignement du soleil, chose qui n’est pas exacte. Il faudrait de plus que tous les astres compris dans notre système fissent leur révolution autour du soleil et dans le même sens. Mais la plupart des planètes ont des satellites qui, tournant autour d’elles, éprouveraient inévitablement la résistance de cet éther emporté par la rotation solaire, et feraient ainsi subir une dépense de force à la planète dont ils reçoivent l’impulsion ; celle-ci, par contre-coup, exercerait la même influence à l’égard du soleil qui la met en mouvement ; de telle sorte que le système entier s’arrêterait, comme s’arrête une horloge par le frottement du plus petit de ses rouages.

« Remarquez aussi que la matière nébuleuse et diaphane qui accompagne le noyau des comètes tantôt vient à sa suite, tantôt l’entoure comme une atmosphère, ou bien encore le précède dans le parcours de son ellipse immense. Or, si l’éther existait, les deux derniers phénomènes ne se présenteraient jamais, car, si faible que fût sa résistance, la matière qui compose la chevelure ou l’aigrette de l’astre vagabond ne manquerait pas d’être repoussée en arrière, tant à cause de son extrême subtilité que par