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VOYAGE À VÉNUS

difficilement encore cette théorie d’un mouvement vibratoire propagé dans l’air par une série d’ondulations tour à tour condensées et dilatées, quand je pense que, malgré la faiblesse de l’ébranlement presque toujours imperceptible de l’instrument dont on joue et l’intensité des courants d’air qui règnent dans un théâtre, une salle de concert, une église, etc., le son est animé d’une force d’impulsion assez grande pour déterminer une vitesse de 340 mètres par seconde, et pour faire vibrer les boiseries et même les marbres de l’édifice ; — quand j’observe, en outre, qu’il peut se transmettre au travers d’un globe de verre, même assujetti à son socle de façon à ne pouvoir vibrer lui-même, comme dans l’expérience de la machine pneumatique ; — quand je considère enfin la profonde différence qui existe entre les timbres des divers instruments, alors cependant que vous êtes obligé de supposer qu’à l’unisson, tous ces instruments produisent des ondulations aériennes de même nombre, de même amplitude et de même vitesse.

« Je me demande d’ailleurs pourquoi ces ondulations, dont l’amplitude varierait selon vous de 3 décimètres à 2 mètres, ne seraient jamais perceptibles à l’œil le plus attentif. Il est pourtant des cas où les mouvements de l’air sont visibles à cause des ma-