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VOYAGE À VÉNUS

ou de la banque. On vit alors qu’il valait mieux se faire avocat. La magistrature, les chambres législatives, les ministères, se recrutaient dans le barreau, tout le monde voulut avoir la possibilité de devenir premier président, député, ministre, tout le monde endossa la toge noire et la chausse d’hermine. Puis, on a quelque peu tenu les orateurs à l’écart, et

 
« Le tour des financiers est à la fin venu.
 

« L’attention et la considération publiques appartiennent à l’heure qu’il est à cette féodalité boursicotier qui a, il est vrai, mauvaise réputation, — la seule chose peut-être qu’elle n’ait pas volée, — mais qui n’en étend pas moins sa suzeraineté puissante sur les chemins de fer, les canaux, les mines, les terrains, etc. ; qui crée à l’envi des crédits, des caisses, des comptoirs, sous-comptoirs, et entasse combinaisons sur combinaisons pour escalader le temple de la Fortune, au risque parfois de faire un faux pas et de dégringoler en police correctionnelle. Fasciné par le prestige de ses succès rapides, tout le monde veut aujourd’hui improviser une fortune à l’aide de la Bourse ou de l’industrie.

« Nous n’avons pas ici de ces engouements passagers, de ces prédilections de fantaisie. Consultant