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VOYAGE À VÉNUS

besoin encore d’enseigner à des enfants un art qui, développant en eux cette funeste tendance, les excite à préférer le faux éclat du langage et les artifices de la discussion à l’expression simple et nette d’une sincère conviction.

« Quant à l’enseignement de l’histoire, il ne se borne pas, dans nos colléges, à une froide nomenclature des innombrables souverains qui se sont succédé dans les divers pays, et des faits plus ou moins remarquables de leurs règnes : le professeur donne à ses élèves des aperçus généraux et sommaires sur les périodes qui ne renferment que d’arides détails, et il leur signale spécialement les époques brillantes, les faits culminants et les grands personnages, s’attachant surtout à montrer l’influence de ces faits et de ces personnages sur les événements ultérieurs et sur la marche générale de l’humanité. Il accorde aussi une grande importance à la moralité de l’histoire, c’est-à-dire aux sentiments que doivent inspirer les actes d’ambition ou de dévouement, de tyrannie ou de civisme, de fanatisme ou de tolérance. Ce n’est pas lui qui, venant en aide à ce déplorable scepticisme, mortel oïdium des peuples qu’il étouffe et qu’il corrompt, enseignerait qu’il y a en ce monde deux morales : l’une pour les hauts faits des grands politiques et l’autre

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