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VOYAGE À VÉNUS

prendre l’image, l’enfant lit le livre. Tout en trouvant dans ce divertissement le plaisir de la curiosité satisfaite et l’aliment d’une saine morale, il y perçoit instinctivement la connaissance pratique du mécanisme de la phrase, de la liaison des idées, du style et de l’orthographe. Plus tard, fortifié par ces notions préliminaires de l’expérience et par le développement qu’il aura reçu du temps, son esprit comprendra bien plus aisément les principes abstraits de la syntaxe. Ne commence-t-on pas par gesticuler et marcher, avant d’étudier l’anatomie des muscles et les fonctions du système nerveux qui les met en mouvement ?

« Avec les livres à images, nous mettons entre les mains des enfants des tables chronologiques et des cartes géographiques, imprimées sur des cartons découpés d’une façon bizarre, dont nous brouillons les nombreux fragments pour qu’ils s’évertuent à les recomposer ensuite, travail excellent qui exerce leur mémoire, leur intelligence, et qui a pour eux l’attrait d’une récréation et d’un jeu.

« Plus tard, quand nous leur faisons étudier nos meilleurs auteurs, nous employons pour initier leur esprit au goût du beau, le même système que nous avions mis en œuvre pour développer dans leur