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VOYAGE À VÉNUS

C’est là du moins que se prennent les récréations et les repas. Seulement, la cuisine est faite en commun, et l’on a ainsi une nourriture bien plus économique et plus saine que lorsqu’on est obligé de tout acheter en détail.

Je remarquai l’allure robuste et dégagée des ouvriers. Aucun d’eux n’avait ce teint hâve et plombé, ces yeux caves, ces mains calleuses, ce dos voûté, tristes résultats de travaux pénibles ou délétères.

Mélino me conta que ces graves inconvénients subsistaient jadis, mais qu’ils avaient disparu par suite de nombreuses inventions qui ont épargné à l’homme ce que les travaux matériels présentent de plus fatigant et de plus dangereux.

— Pour la plupart de ces travaux, ajouta-t-il, le Vénusien les fait exécuter par les muscles d’acier des machines, et se contente de les diriger, comme il convient à un être avant tout intelligent. Cet heureux progrès a été rapidement atteint, grâce aux magnifiques encouragements que nous avons prodigués aux inventeurs.

— Chez nous, répondis-je, loin d’aider les inventeurs, qui n’ont pas toujours assez de fortune pour faire les frais d’un essai, nous commençons par les punir d’une amende, déguisée sous le nom de droit