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VOYAGE À VÉNUS

bres, écoutant chaque orateur avec une égale bienveillance, ne demandant que la lumière et la vérité, plus heureux enfin et plus reconnaissants d’entendre une argumentation qui rectifiait une erreur ou dissipait une illusion de leur esprit, que d’applaudir l’éclat et la véhémence de quelques déclamations flattant leurs passions ou leurs intérêts.

Ces réunions civiques sont considérées comme sans péril, et le gouvernement n’y voit aucun sujet d’inquiétude et d’alarme, car il n’a à lutter contre l’hostilité patente ou secrète d’aucun parti.


Au bout de quelques pas, nous aperçûmes un vaste établissement d’où nous vîmes sortir quelques Vénusiennes portant à la main, les unes des coiffures et des vêtements d’hommes, les autres des tableaux, des sculptures, etc.

Mélino me dit que c’était des coiffeuses, des tailleuses, des artistes.

— Dans nos contrées, lui fis-je observer, les femmes se renferment en général dans les travaux d’aiguille.

— Pourquoi donc les exclure d’une foule de professions qui n’exigent pas une force virile et qu’elles rempliraient à merveille ? Nous avons des tailleuses,