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VOYAGE À VÉNUS

dois le proclamer, un échantillon des plus plantureux qu’il soit possible de voir.

— Eh bien, j’en souhaite autant à votre ami, attendu que mon coffre est aussi solide que la tonne de ma brasserie.

— Dites qu’il l’est beaucoup plus, car ceci engloutira cela.

— Toujours rieur, comme tous les Français !

— Pourquoi aussi êtes-vous Allemand comme tous les brasseurs ?

— Mon Dieu ! nous autres Allemands, nous sommes, au fond, tout aussi gais que vous. Seulement, nous rions en dedans.

Et, content de cette répartie (il se contentait à bon marché), Schaffner se dirigea vers sa tonne et s’offrit généreusement un moss.

— Pour moi, dit Muller à Léo, je suis loin de partager ton optimisme à l’égard de Volfrang, et depuis longtemps je suis fort inquiet sur sa santé.

— Hum… je sais bien qu’il est bizarre, rêveur, perpétuellement absorbé dans ses contemplations intimes, mais c’est là une disposition toute morale.

— Qui peut déterminer une véritable maladie. Le corps fait rarement bon ménage avec une intelligence trop ardente, car alors elle l’opprime, et, comme tous les opprimés, il souffre et se révolte ; ce