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VOYAGE À VÉNUS

dans laquelle je me suis bien gardé d’intervenir, s’est établie sur votre personne.

— À quel sujet ?

— Vous vous rappelez, sans doute, ces deux savants qui, pendant la représentation à laquelle nous avons assisté, n’ont cessé de vous observer, soit dans la salle, soit au foyer ?

— Oui. Eh bien ?

— Eh bien, frappé des dissemblances que votre constitution physique présente avec la nôtre, l’un d’eux a écrit un long mémoire pour établir que vous apparteniez à la race vénusienne de la période tertiaire, que l’on croyait tout à fait éteinte. Il a, dans ses collections, des débris d’ossements fossiles qu’il fait remonter à cette époque, et il prétend que l’analogie est complète, que vous appartenez de toute nécessité à cette race, et qu’il possède, dans ses vitrines, des vestiges de vos aïeux. Son collègue, qui n’a que des fossiles de la période volcanique, assure au contraire que votre origine généalogique se rattache à cette dernière évolution du sol. Toujours est-il que vous voilà, de par la science, naturalisé vénusien, et que vous n’avez plus à craindre d’indiscrétions, car il est désormais impossible à qui que ce soit, même à vous, de persuader le contraire à nos doctes paléontologues.

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