Page:Eyraud - Voyage à Vénus.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
VOYAGE À VÉNUS

cun souci de dissimuler ses défauts et de faire valoir des qualités réelles ou imaginaires, en faisant habilement briller, aux yeux fascinés de la jeune fille et des vieux parents, le séduisant mirage de toutes les perfections et de toutes les félicités. Il était simplement et franchement lui-même, et paraissait plutôt un frère ou un ami qu’un aspirant matrimonial.


Un léger incident, survenu le jour même de l’arrivée de Cydonis, ramena mon esprit au souvenir de la Terre, et me montra que si les fiancés y différaient profondément de ceux de Vénus, nos savants avaient sur cette planète de dignes confrères.


En sa qualité de savant, Mélino faisait partie de l’Institut qui existait à Vénus ; — car partout il y a deux savants, il y a un Institut. — Comme il en revenait le soir, il me dit en riant :

— Savez-vous, mon cher Volfrang, qu’il a été grandement question de vous à notre séance d’aujourd’hui !

— Comment ! Est-ce qu’on saurait mon voyage interplanétaire ?

— Pas le moins du monde. Seulement, une discussion, que je pouvais éclaircir d’un seul mot, mais