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VOYAGE À VÉNUS

tueuse, et mettant tout son orgueil, toute sa joie, à entourer la vieillesse de ceux qu’il appelle son second père et sa seconde mère, des soins les plus tendres, du dévouement le plus absolu ! Comment ne pas s’empresser d’accomplir l’union qui doit assurer tant de félicités ? On célèbre donc la fête, en grande pompe, aux sons de l’orgue, aux chants du chœur, et… la scène change aussitôt après. Ce Roméo si tendre, qu’un magnétisme irrésistible attachait aux pas de sa fiancée, devient froid, indifférent, égoïste, impérieux, et délaisse, à tout instant, le foyer conjugal pour la Bourse, le cercle, ou des rendez-vous d’affaires aussi problématiques qu’interminables ; ce gendre si aimant et si dévoué songe peu à ses seconds parents, et bien souvent il attend avec plus ou moins d’impatience la réalisation de ces probabilités de décès prochain, qu’on a l’amabilité d’appeler des espérances. — C’est ainsi que le mariage est une assez triste pièce en trois actes et de genre composite, qui débute par une comédie, se noue par un opéra, et se termine par un drame plus ou moins larmoyant.


Cydonis ne ressemblait nullement à nos doucereux charlatans de tendresse conjugale et de dévouement filial. Rien d’affecté et de composé en lui, au-