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VOYAGE À VÉNUS

le mystère de quelque interdiction, dans les vergers du paradis vénusien.

Je ne saurais, je le dis encore sans vouloir faire vanité de modestie, expliquer autrement la prédilection de Célia, que par cet irrésistible et universel attrait du nouveau, car Cydonis était un jeune homme de tout point accompli. J’admirai notamment la façon dont il faisait sa cour auprès de Célia et de ses parents. Faire sa cour, chez nous, c’est, vous le savez, prendre pendant quelques jours un masque de tendresse et d’aménité. Rien de charmant comme un futur gendre et mari : paraître affable, docile, aimant, dévoué, faire la toilette de ses sentiments comme on fait celle de sa personne, se répandre en promesses et en protestations de toutes sortes, c’est là le rôle de tout candidat, du candidat au mariage, comme du candidat à la députation. Oh ! l’excellent époux que va faire ce jeune homme, qui, tout confit de douceur et de bénignité, suit, avec la persistante fidélité d’un satellite, sa douce et rayonnante fiancée, l’embrase de ses regards, et roucoule à son oreille les plus tendres serments d’amour ! Et comme les parents de la jeune fille auront à se féliciter d’avoir un tel gendre ! Il se dit au comble du bonheur d’être adopté par eux ; il sera un fils plein d’affection respec-