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VOYAGE À VÉNUS

nations de la race caucasique, et vous reconnaîtrez que le Midi a généralement été favorisé. Les peuples de la Grèce et de l’Italie, par exemple, n’ont-ils pas été plus remarquables, par la beauté, le courage, l’intelligence et le génie, que la Russie et l’Allemagne, ces deux lourdes nations qui opposent leur énorme lest à tout essor de la civilisation et du progrès ? Ne vous étonnez donc pas des perfections de la race vénusienne, dont Célia présentait un des types les plus parfaits.

Élancée et souple comme un roseau, sa taille avait une élégance exquise et une majesté dont le caractère un peu sévère était tempéré par la grâce onduleuse des attitudes, le charme du sourire et les mélodieuses inflexions d’une voix fraîche et caressante. Son teint, d’une blancheur mate et un peu dorée, s’animait vers les joues d’une nuance rosée, semblable à ces riants reflets qui colorent au matin le contour des nuages. Une lueur humide baignait ses lèvres pourprées. Ses grands yeux noirs scintillaient comme deux escarboucles, et quand elle abaissait un peu la paupière, cet éclat, tamisé par une double frange de longs cils, prenait une douceur extrême ; mais ardents ou langoureux, ses regards avaient tant de mobilité et d’expression, que toute son âme semblait rayonner dans ses yeux. Les suaves