qu’occupe le jeune homme, dont le caractère souple est un gage d’avancement ; celui-là fait briller la perspective dorée d’un oncle à héritage. On objecte que ledit oncle est encore bien jeune et bien portant, et l’on fait sentir au père lui-même qu’il n’est pas exempt de ce défaut. Bref, on lui demande son dernier mot, et dès qu’on a saigné le pauvre homme jusqu’à l’épuisement, on conclut l’affaire.
« C’est à ce moment qu’apparaît le fiancé. Ganté et cravaté de blanc, symbole de la candeur de ses sentiments, il se rend chez la jeune fille, lui dévoile le secret de son âme, la flamme qui le dévore, et dont rien au monde ne saurait affaiblir l’ardeur : ni le temps, ni l’absence, ni les tribulations… (Il ne parle pas d’une diminution de dot, car elle l’éteindrait à l’instant même).
« Cette scène jouée, on se rend chez le notaire qui passe d’un contrat de vente à un contrat de mariage, — sans trouver une bien grande différence dans les deux marchés.
— Et voilà tout ?
— Ah !… j’oubliais de vous dire qu’on se rend aussi à la mairie, pour accomplir une dernière formalité devant un fonctionnaire cerclé d’une écharpe. Mais, je vous le répète, le mariage n’est, avant tout, qu’une affaire, et l’on peut le considérer