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VOYAGE À VÉNUS

Dans les théâtres de Vénusia, les banquettes sont coupées de sentiers perpendiculaires, et convenablement espacées entr’elles, de sorte qu’on n’a point à frôler une herse de genoux anguleux, et à subir la mauvaise humeur de leurs propriétaires. J’ajouterai qu’une fois arrivé et assis, on n’est jamais serré, bonheur bien rare dans nos salles de spectacle, où, pour forcer la recette, les directeurs abusent par trop de l’extrême élasticité de la charpente humaine.

La salle était magnifiquement éclairée. Toutefois, un énorme lustre ne descendait pas jusqu’aux deux tiers de sa hauteur, répandant une lumière aveuglante pour les galeries supérieures et une chaleur incommode pour toute la salle. Il n’était pas non plus remplacé par une coupole nue, tamisant une lumière blafarde, mais bien par une certaine quantité de petits lustres placés très-haut, et constellant le plafond de leurs couronnes de feu ; d’autres lustres, de dimensions également modestes, pendaient en grappes lumineuses, au dessus de chaque loge des premières ; les courbes séparatives des autres étages étaient dessinées par un double rang de globes opalins, éclairés à l’intérieur, et simulant de gigantesques colliers de perles.

Mais l’ornement le plus beau de la salle était,