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VOYAGE À VÉNUS

de Vénusia glorifiait ainsi ses héros : les Académies avaient leurs grands poëtes et leurs grands savants, les Musées leurs artistes illustres, les Hôpitaux leurs médecins les plus en renom ; radieuses pléïades, qui couronnaient d’une auréole de gloire les temples de l’intelligence humaine, et qui servaient, à la fois, d’encouragement et d’exemple à la postérité.

Ainsi que me l’avait fait espérer Mélino, nous n’eûmes à subir ni le fatigant préalable de la queue, ni l’encombrement désordonné du contrôle, autour duquel se pressent, dans nos théâtres, une foule de gens, assourdissant de leurs plaintes et de leurs réclamations les employés effarés. La certitude qu’a chaque spectateur de trouver la place qu’il a retenue suffit à prévenir cette affluence et cette confusion.

Arrivé à l’étage où se trouvaient les places que nous avions choisies, ce ne fut pas sans un vif plaisir que je me vis à l’abri des obséquiosités félines de l’ouvreuse de loge, et de l’importunité quémandeuse de ses offres de service. À Vénusia, les ouvreuses se contentent d’ouvrir les loges, tandis que les nôtres ne songent qu’à faire ouvrir les bourses.

Le public remplissait déjà la salle, mais nous n’eûmes aucune peine à nous rendre à nos places.