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VOYAGE À VÉNUS

dévouement, tous les généreux instincts, tous les nobles sentiments ; et il arrive un jour où le Peuple colosse, dominateur de l’univers, tombe comme de lui-même : — l’âme s’est retirée du corps, il ne peut plus se tenir debout !

« Par quel moyen conjurer de tels dangers sinon par la littérature ? Autant son influence est funeste quand elle seconde, par des productions sensuelles, le mouvement matérialiste, autant, si elle est spiritualiste et morale, elle peut devenir efficace pour retremper les âmes énervées par le scepticisme et le culte des intérêts.

« C’est à la rendre telle que nous appliquons tous nos soins. Pour faciliter l’éclosion des talents inconnus et convier tous les écrivains aux saines traditions, nous avons institué des comités éclairés et impartiaux : l’un d’eux juge les pièces des débutants, et transmet celles qu’il accepte aux théâtres affectés aux essais lyriques ou dramatiques, un autre examine les ouvrages des auteurs connus et les distribue, selon leurs genres, à d’autres théâtres, enfin un troisième prend connaissance des poëmes, des romans, etc., et les fait éditer aux frais de l’État s’il les reconnaît particulièrement dignes de la publicité. Dans plusieurs provinces, ce sont les sociétés de gens de lettres qui exercent ce patronage.