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VOYAGE À VÉNUS

Les uns prétendent que le soleil nous paraît plus gros à l’horizon parce que les objets, que nous savons grands, semblent petits à cette distance, et que la comparaison avec le soleil, qui se trouve près d’eux, nous fait juger cet astre agrandi. Explication défectueuse, car le phénomène ne se produit pas moins lorsqu’en arrondissant la main autour de l’œil, on isole l’astre de tout objet voisin.

D’autres soutiennent qu’on doit ce grossissement à la convexité de notre atmosphère qui fait l’office d’une lentille ; mais comme l’atmosphère est tout aussi convexe au zénith qu’à l’horizon, on ne comprend pas pourquoi le soleil paraîtrait plus gros dans la seconde position que dans la première. Je consultai Mélino à cet égard ; il me dit que, considérée isolément, la convexité atmosphérique ne saurait, en effet, rendre compte de la différence observée, laquelle provenait, selon lui, de la distance qui nous sépare de cette convexité, distance qui est plus grande à l’horizon qu’au zénith, comme le dessin le plus simple peut le démontrer. Or, plus nous éloignons les yeux d’une lentille, plus nous voyons grossir l’objet placé derrière elle.

Cependant l’astre qui faisait le sujet de cette petite causerie cosmographique se déroba bientôt à nos observations, et la perspective de la représentation