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VOYAGE À VÉNUS

tapissent, chez nous, les colonnes hygiéniques et les clôtures des chantiers. Les affiches de Vénusia sont, au contraire, assez petites pour qu’on puisse en saisir l’ensemble, et les lire sans affronter un torticolis. Leurs modestes dimensions permettent, en outre, de les placer en bien plus d’endroits que dans nos villes.

La pancarte de la galerie vénusienne nous ayant annoncé qu’on donnerait le lendemain une première représentation dans un théâtre voisin de la maison de Mélino, le digne savant m’engagea à m’y rendre avec lui, et prit deux stalles au bureau.

— En location, comme cela se pratique à Speinheim ? dit Muller.

— Avec cette différence, répondit Volfrang, que toutes les places des théâtres de Vénusia peuvent se louer d’avance et sans augmentation de prix. Le public a ainsi tout le temps qui lui convient pour se procurer des billets, et l’on évite cette interminable queue dont la ligne sombre se recourbe en replis tortueux, encombrant les abords du théâtre, tandis que le public qui la forme stationne impatiemment, se presse, se bouscule, se dispute, et achète bien cher le droit d’obtenir une place au bureau — quand il en reste.