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malies : de là les volumes qui contiendront les Chroniques du Nouveau-Monde.

Je reviens au livre que je publie aujourd’hui.

Au moment où je corrige les dernières épreuves de cet ouvrage, composé sans passion, sans parti pris haineux contre l’esclavage, des nouvelles arrivent d’Amérique annonçant une levée de bouclier de la part des esclaves.

Dans les premiers chapitres de ce volume (chapitres écrits et publiés dans une Revue, il y a plus de deux ans), j’entrevois l’émancipation définitive des nègres en Amérique, comme une victoire que leur donnera seulement la révolte à main armée. C’est là un grand malheur.

Ayant vu l’esclavage de près, l’ayant pratiqué moi-même dans des conditions de bonté et d’humanité qui ne laissent aucun regret à ma conscience, je l’ai toujours considéré comme un état de transition utile à l’esclave lui-même. J’ai toujours pensé qu’au bout de tout esclavage, de tout asservissement, devait venir nécessairement la liberté. Les pays qui ne le comprennent pas et qui ne voient pas que l’esclavage, sous quelque forme que ce soit, est fini dans le siècle où nous sommes, se préparent de dures calamités.

Que les fureurs de la liberté conquise par les armes épargnent donc les États-Unis !

C’est le souhait que je forme pour un pays que j’aime et que j’admire sincèrement.

X. E.