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trente ans, et encore faut-il qu’il se soit toujours bien conduit, qu’il n’ait jamais été condamné pour marronnage, vol, ou aucun autre crime pendant les quatre années qui précèdent son émancipation. Est exempt de ces conditions, l’esclave qui a sauvé la vie à son maître, à sa maîtresse ou à quelqu’un de leurs enfants.




Y a-t-il dans les dispositions de cette loi, si terrible par son nom, autre chose que ce que j’ai indiqué ? Protection réciproque, obligations sérieuses d’une part, soumission absolue de l’autre ; humiliation, dégradation, suprématie de la race blanche libre sur la race noire esclave.

J’ai dit que partout ce code était le même, moins les détails : j’en citerai un qui met le comble à l’abaissement de l’esclave devant le blanc ; c’est une ancienne ordonnance qui, aux colonies, interdisait aux nègres de porter des souliers. Plus tard, quand cette ordonnance fut rapportée ou tomba en désuétude, le nègre s’était si bien accoutumé à ne plus porter de chaussures, que dans ses jours de grande toilette, il mettait ses souliers dans sa poche.