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Isturitz, nanti du billet trouvé sur l’esclave, s’était rendu le soir même chez le marquis où nous l’avons vu entrer. C’est ainsi que M. Daguilla se trouva averti du rendez-vous donné à l’église et du contre-ordre consigné dans la lettre. La lettre interceptée, le rendez-vous aurait donc lieu. Il feignit alors ce départ subit et obligé pour son habitation de la Felicitade.

De leur côté, Isturitz et Algedro eurent pour mission de s’assurer de la conversation qui aurait lieu à l’église entre André et la nourrice. Ils avaient, à cet effet, gagné deux femmes fort habiles et souvent employées par les maris de la Havane à cette sorte de police. Ces deux femmes étaient celles que nous avons signalées comme se trouvant agenouillées près de Joséfa au moment où celle-ci indiqua le chemin du Moro comme lieu de rendez-vous ; leur oreille, exercée à ce métier, n’avait pas perdu une syllabe des paroles échangées.