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LES DOUBLONS DU COMMANDEUR




I


On n’a pas été toujours juste en parlant des nègres et de leurs rapports avec les blancs, leurs maîtres. Trop souvent on a oublié d’ajouter que ces maîtres étaient des protecteurs, des pères dans l’acception de tout le dévouement et de tous les sacrifices que ce titre commande. Les uns ont présenté, de parti pris, les nègres ou comme des victimes ou comme des bêtes fauves : tigres ou colombes, on n’admettait pas de milieu ; les autres appliquaient le même procédé dans leurs jugements sur les maîtres : bourreaux ou victimes aussi, voilà comme on les a dépeints.

Rien n’est plus faux, rien n’est plus vrai en même temps que ces appréciations ; c’est-à-dire qu’en écrémant la race des blancs, propriétaires des esclaves, on en a rencontré de cruels et d’implacables ; mais c’est l’exception rare. De même on pourrait citer des nègres dont le poison, l’assassinat, le feu et la ruine étaient le but de la vie, le rêve