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le Comité Olympique Suisse et la ville de St-Moritz, pour le renom de la Suisse, la gloire des sports d’hiver, la grandeur de l’idée olympique et son triomphe,

vous demandent, Monsieur le Président de la Confédération, de vouloir bien proclamer l’ouverture des iimes Jeux Olympiques d’Hiver. »

À quoi, d’une voix ferme et sonore, M. Schulthess répondit dans un silence impressionnant que seuls troublaient les sifflements du vent :

« Je proclame l’ouverture des iimes Jeux Olympiques d’Hiver célébrés à Saint-Moritz à l’occasion de la ixme Olympiade de l’ère moderne. »

Les canons tonnent, la fanfare sonne « Au drapeau », alors que le drapeau olympique est hissé au grand mât dominant la tour des tribunes du stade où il flottera jusqu’à la clôture des jeux.

Puis, entouré de tous les porte-bannières des nations représentées, le champion suisse de ski Eidenbenz, tenant de la main gauche le drapeau suisse et levant le bras droit au ciel, prête le serment olympique, auquel s’associèrent tous les athlètes présents en levant aussi le bras droit. Et ce fut à nouveau le défilé des nations pour sortir de la patinoire et faire place aux agiles et vigoureux joueurs de hockey sur glace de l’Autriche et de la Suisse, auxquels revenait l’honneur de disputer le premier match du tournoi olympique, car les concours débutèrent immédiatement après la cérémonie d’ouverture.

* * *

Je ne puis mieux rendre l’impression saisissante qui se dégagea de cette importante matinée qu’en relevant le témoignage de nombreuses personnes sceptiques sur l’importance et la grandeur du mouvement olympique moderne qui m’ont déclaré avoir été totalement conquises par la beauté du spectacle de la cérémonie d’ouverture et la noblesse de l’esprit de loyauté qui s’en dégage.

Dr  Fr.-M. MESSERLI

Deux manifestes de M. le baron Pierre de Coubertin

Président d’honneur des Jeux Olympiques


Olympie, 17 avril 1927.
(An iv de la viiime Olympiade.
À la Jeunesse sportive de toutes les nations

Aujourd’hui, au milieu des ruines illustres d’Olympie, a été inauguré le monument commémoratif du rétablissement des Jeux Olympiques, proclamé voici trente-trois ans. Par ce geste du gouvernement hellénique, l’initiative qu’il a bien voulu honorer a pris rang dans l’histoire. C’est à vous de l’y maintenir. Nous n’avons pas travaillé, mes amis et moi, à vous rendre les Jeux Olympiques pour en faire un objet de musée ou de cinéma, ni pour que des intérêts mercantiles ou électoraux s’en emparent. Nous avons voulu, rénovant une institution vingt-cinq fois séculaire, que vous puissiez redevenir des adeptes de la religion du sport tels que les grands ancêtres l’avaient conçue. Dans le monde moderne, plein de possibilités puissantes et que menacent en même temps de périlleuses déchéances, l’Olympisme peut constituer une école de noblesse et de pureté morales autant que d’endurance et d’énergie physiques, mais ce sera à la condition que vous éleviez sans cesse votre conception de l’honneur et du désintéressement sportifs à la hauteur de votre élan musculaire. L’avenir dépend de vous.

Pierre de COUBERTIN