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ou même simplement (ṭ), (ḍ), etc. Deux voyelles consécutives forment diphtongue. (u), (o), (ɔ) se lisent (ü), (o˒) ou (ʊ), (ɔ˒).

Suédois. — L’accent de force, (ə), (p), (t), (k), et les groupes (rt), (rd), etc., comme en Norvégien. Lire (u˓˕), (o˒) ou (ʊ), (ɔ˒), (ʏ˕˒). — (ɔ) est relâché quand il est bref.

Islandais. — Les consonnes finales sont dévocalisées; de même aussi (b), (d), (ɟ), (ɡ) après (s), et les groupes (dl), (dn). — (t), (d), (1), (n) sont interdentals. (hl) vaut à peu près (l̥) fortement prononcé. Lire (e˕꭪), (ø˕). — Deux voyelles consécutives forment diphtongue.

Méthode classique et méthode directe.

La méthode classique d'enseignement des langues consiste essentiellement en un travail de construction; construction lente, détaillée, progressive, des diverses parties de la langue, suivant des règles soigneusement préparées et classées d’avance. Ces règles sont celles qu’une longue observation et une analyse minutieuse ont fait découvrir dans la langue en question; mais elles sont présentées comme des lois, auxquelles doit se plier le langage, que, par une singulière fiction, les enfants sont censés construire de nouveau. On les apprend une à une, sans les raisonner, sans montrer comment elles font partie d’un tout. On les compare seulement au langage maternel, en disant, par exemple: «la queue du chat», tournez «le chat sa queue», the cat’s tail; — comme s’il s’agissait essentiellement, pour faire de l’anglais, d’infliger au français une déformation systématique. Puis on fournit à l’élève des matériaux de construction, c’est-à-dire des mots; et on lui fait construire des séries de phrases détachées sur le même modèle, dans l’espoir qu’à la longue, la règle dont ces phrases sont les applications finira par se graver dans sa mémoire: exemple:

La tête du chien. La main du garçon. Etc.
head dog hand boy

Quand on juge la dose suffisante, on passe à une nouvelle règle, et on «l’applique» de même; et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait traversé toute la grammaire. Arrivé là, on peut donner à traduire des thèmes suivis, puisque toutes les «règles» qu’il faut «appliquer» sont supposées connues et étudiées; on peut aussi varier un peu les exercices, faire faire des «versions» (qui seront d’abord, elles aussi, des phrases détachées), lire un peu d’un auteur, en traduisant «d’abord mot à mot, puis en bon (?) français», faire apprendre quelque morceau de poésie ou de prose littéraire. Enfin, s’il reste du temps, l’élève pourra essayer de la lecture cursive, et même tâcher d'exprimer ses propres pensées dans l’idiome qu’il aura si laborieusement étudié.