Page:Evelyne, Aventure et intrigues d’une miss du grand monde, T1, 1892.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 14 —

étant allée payer la note de l’hôtel, je me trouvai un moment seule avec l’objet de mon amour !

Nous volâmes dans les bras l’un de l’autre, et si nous avions eu le temps et l’occasion, nous aurions encore sacrifié à l’autel de cette puissante déesse dont les lois gouvernent le monde, depuis le roi de la création, jusqu’aux animaux invisibles qui naissent et meurent en une heure.

— Comment vous sentez-vous ce matin, ma bien-aimée ?”

— Un peu meurtrie, mon cher ami.”

— Je vous ai apporté un peu de miel ; quand vous le pourrez, frottez-vous un peu avec, cela vous empêchera de souffrir, et vous n’éprouverez plus aucune douleur quand je vous prendrai dans mes bras.”

— Je vous remercie, mon bien-aimé, je ferai ce que vous dites.”

— Donnez-moi un baiser avant que je ne m’en aille !”

— Un million, mon amour !”

— Cachez bien ce miel, car si on le voyait, cela pourrait éveiller les soupçons.”

— À ce soir. À ce soir.”

Nous quittâmes Calais à six heures, et nous arrivâmes vers deux heures à Boulogne, où nous prîmes notre second déjeuner. Dans la soirée nous arrivâmes à Amiens, où nous devions passer la nuit. Pendant toute la journée je n’avais pu échanger une seule parole avec William, mais j’avais rêvé tout le jour au moyen de passer la nuit dans ses bras.