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tous ses plans de réforme, et bouleversa l’empire tout à son aise. Il paraît, d’après les historiens chinois, que sa révolution sociale n’obtint pas de brillants succès ; car le peuple se trouva plongé dans une misère bien plus profonde qu’auparavant. Mais ce qui fit le plus de tort à ce hardi novateur, ce qui souleva contre lui l’opinion publique, c’est qu’il voulut aussi réformer la corporation des lettrés et lui faire subir le despotisme de ses systèmes. Non-seulement il changea la forme ordinaire des examens pour les grades de littérature ; mais encore il fit adopter, pour l’explication des livres sacrés, les commentaires qu’il en avait faits, et fit ordonner qu’on s’en tiendrait, pour l’intelligence des caractères, au sens qu’il avait fixé dans le dictionnaire universel dont il était l’auteur. Ce furent probablement ces dernières innovations qui lui attirèrent le plus grand nombre d’ennemis, et les plus irréconciliables.

À la mort de l’empereur Chen-tsoung, Wang-nganché fut renversé, et l’impératrice régnante expédia à Sse-ma-kouang, qui s’était retiré dans la retraite, l’ordre de revenir. Elle le nomma successivement gouverneur du jeune empereur et principal ministre. Son premier soin, dans ce poste important, fut d’effacer jusqu’aux dernières traces du gouvernement de Wang-ngan-ché, qui mourut bientôt après. Sse-ma-kouang ne survécut pas non plus longtemps à la chute de son adversaire. Les passions politiques poursuivirent tour à tour avec acharnement la mémoire de ces deux chefs de parti, et en cela les Chinois se montrèrent encore parfaitement semblables aux Occidentaux.

L’impératrice régnante fit faire à Sse-ma-kouang de