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de celui qu’ils appellent du nom odieux de perturbateur du repos public. Au milieu des violents assauts qu’on lui livrait de tous côtés, Wang-ngan-ché demeurait toujours calme et imperturbable. Ayant l’entière confiance du souverain, il riait en secret des inutiles efforts que faisaient ses ennemis pour le perdre ; il lisait leurs écrits, ou plutôt leurs déclamations et leurs satires, présentées à l’empereur sous le nom de respectueuses représentations, de très-humbles suppliques, et autres semblables, et il n’en était ou n’en paraissait point ému. Quand l’empereur, presque persuadé par les raisons de ses adversaires, était sur le point de leur donner gain de cause, et de remettre les choses sur l’ancien pied : Pourquoi vous tant presser ? lui disait froidement Wang-ngan-ché, attendez que l’expérience vous ait instruit du bon ou du mauvais résultat de ce que nous avons établi pour le plus grand avantage de l’empire et le bonheur de vos sujets. Les commencements de quoi que ce soit sont toujours difficiles, et ce n’est jamais qu’après avoir vaincu ces premières difficultés qu’on peut espérer de retirer quelque fruit de ses travaux. Soyez ferme, et tout ira bien. Vos ministres, vos grands, tous vos mandarins, sont soulevés contre moi ; je n’en suis pas surpris. Il leur en coûte de se tirer du train ordinaire pour se faire à de nouveaux usages. Ils s’accoutumeront peu à peu, et, à mesure qu’ils s’accoutumeront, l’aversion qu’ils ont naturellement pour tout ce qu’ils regardent comme nouveau se dissipera d’elle-même, et ils finiront par louer ce qu’ils blâment tant aujourd’hui.

Wang-ngan-ché conserva son autorité et son crédit durant tout le règne de Chen-tsoung. Il mit à exécution