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pour réaliser ses systèmes, il renversa l’ancien ordre des choses ; ses innovations et ses réformes furent célébrées avec enthousiasme par ses partisans, tandis que ses ennemis en faisaient l’objet des attaques les plus vives et les plus envenimées.

L’adversaire le plus redoutable que rencontra Wangngan-ché fut Sse-ma-kouang, homme d’État, et l’un des historiens les plus célèbres de la Chine, celui-là même qui a décrit son jardin avec tant de charmes dans le petit poëme que nous avons cité [1]. M. Abel Rémusat a composé, sur cet illustre écrivain, une notice biographique où on trouve le parallèle suivant entre Wangngan-ché et son antagoniste[2] : Chen-tsoung, en montant sur le trône, avait voulu s’entourer de tout ce que l’empire possédait d’hommes éclairés ; dans ce nombre il n’était pas possible d’oublier Sse-ma-kouang. Cette nouvelle phase de sa vie politique ne fut pas moins orageuse que la première ; placé en opposition avec un de ces esprits audacieux qui ne reculent, dans leurs plans d’amélioration, devant aucun obstacle, qui ne sont retenus par aucun respect pour les institutions anciennes, Sse-ma-kouang se montra ce qu’il avait toujours été, religieux observateur des coutumes de l’antiquité, et prêt à tout braver pour les maintenir.

« Wang-ngan-ché était ce réformateur que le hasard avait opposé à Sse-ma-kouang, comme pour appeler à un combat à armes égales le génie conservateur

  1. Voir 1.1, p. 203 et suiv.
  2. Nouveaux Mélanges asiatiques, t. II, p. 150.