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gouvernement des hommes a parcourues partout ailleurs.

La Chine, qui certainement n’a rien à envier aux autres peuples, quand il est question de changements et de variations, pourrait fort bien exciter la jalousie de plusieurs à l’endroit des révolutions, des renversements tragiques de dynasties et des guerres civiles. Où en serait l’amour-propre de nos plus fameux révolutionnaires d’Europe, si l’on venait leur dire qu’ils ne sont encore que des écoliers, des enfants, à côté des Chinois, dans l’art de bouleverser la société ? Pourtant rien n’est plus vrai ; l’histoire de ce peuple n’est qu’une longue suite de catastrophes désorganisant toujours l’empire de fond eu comble. Qu’on compare la France et la Chine dans une période de temps donnée, depuis l’an 420, entrée des Francs dans les Gaules, jusqu’en 1644, où Louis XIV monta sur le trône de France, et où les Tartares-Mantchous s’établissaient à Péking. Dans cette période de douze cent vingt-quatre ans, la Chine, ce peuple si pacifique, dit-on, si attaché aux lois et aux coutumes anciennes, si renommé par son immobilité, a eu quinze changements de dynastie, tous accompagnés d’effroyables guerres civiles, presque tous de l’extermination totale et sanglante des dynasties détrônées ; tandis que la France n’a eu, dans cette même période, que deux changements de dynastie, qui encore se sont opérés naturellement, par le temps et les circonstances, et sans aucune effusion de sang.

Il est vrai qu’à partir de cette époque nous avons fait de grands progrès, et que nous avons essayé de nous mettre à la hauteur des Chinois, depuis que nous les