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et que la France avec les deux Péninsules, l’Allemagne et les États du Nord n’eussent formé qu’un vaste empire, soumis à un seul souverain et régi par les mêmes institutions.

Le contre-poids de la puissance impériale, d’abord assez léger, fut la philosophie de Confucius. Elle acquit plus de force au septième siècle, où elle s’organisa régulièrement, et il y a maintenant douze cents ans que le système des examens et des concours, dont le but est de soumettre ceux qui ne savent pas à ceux qui savent, a réellement placé le gouvernement dans les mains des hommes instruits. Les irruptions des Tartares, gens fort peu curieux de littérature, ont parfois suspendu la domination de cette oligarchie philosophique ; mais elle n’a pas tardé à reprendre le dessus, parce que, apparemment, les Chinois préfèrent l’autorité du pinceau à celle du sabre, et s’accommodent mieux de la pédanterie que de la violence, quoique souvent l’une n’empêche pas l’autre. Des hommes très-habiles, qui ont recherché fort savamment comment le gouvernement chinois avait pu subsister sans altération pendant quatre mille ans, avaient, comme on voit, négligé une précaution indispensable. Les raisons qu’ils assignent à ce phénomène sont assurément doctes et bien imaginées ; mais le fait dont ils rendent un compte si judicieux n’est pas vrai, et le même malheur n’arrive que trop souvent aux explications philosophiques. Les Chinois ont changé de maximes, renouvelé leurs institutions, essayé diverses combinaisons politiques, et, quoiqu’il y ait des choses dont ils ne se sont pas avisés, leur histoire présente à peu près les mêmes phases que le