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systèmes philosophiques, enseignant des opinions contradictoires, la partageaient déjà du vivant de Confucius. Un troisième culte, le bouddhisme, s’est joint depuis aux deux premiers, et tous trois ont été en possession d’un empire qui compte pour sujets un tiers de la race humaine. Les annales de ce pays renferment les longs et tragiques récits des luttes, des querelles et des divisions qu’ont soulevées, à diverses époques, les questions religieuses ; car, comme on le pense bien, on devait peu s’accorder sur tous ces symboles, flottant toujours dans le vague. Cependant, il est à remarquer que la classe des lettrés et les esprits cultivés s’attachaient de préférence aux principes de Confucius, tandis que la multitude inclinait pour les pratiques superstitieuses du bouddhisme. Mais ce qu’on aurait peine à trouver ailleurs qu’en Chine, ce sont des gens qui adoptèrent à la fois tous les cultes et tous les systèmes philosophiques, sans s’embarrasser de les concilier. C’était un commencement de retour à l’indifférence en matière de religion, dans laquelle se trouvent aujourd’hui plongés les Chinois, après s’être laissés aller pendant une longue suite de siècles, à tout vent de doctrine.

Les institutions et les formes du gouvernement n’ont pas moins varié dans la Chine et dans le reste de l’Asie que les idées religieuses. Sa prétendue immobilité est encore, sur ce point, grandement en défaut ; la religion et la politique se touchent partout, et se confondent en quelque sorte quand on remonte vers l’origine des sociétés. À en juger par la tradition, ces deux choses n’en faisaient d’abord qu’une dans les régions orientales de