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vêtements, qui en est la suite nécessaire ; je ne m’arrête point à celle des races, qui se montre sur les visages, et qui, d’une région à l’autre, bouleverse les idées de beauté, au point de faire traiter de monstre, sur la rive d’un fleuve, l’objet que, sur l’autre rive, on entourerait d’hommages adorateurs. Je ne dis rien des productions naturelles, qui ont tant d’influence sur les habitudes sociales, ni des langues, qui agissent si puissamment sur le goût littéraire. Je m’attache surtout à deux points principaux, les cultes et les lois, les croyances et les institutions, double objet de la plus haute importance, dont les changements entraînent tant de révolutions dans les mœurs publiques et privées, et qui n’offrent pas, en Asie, l’affligeante monotonie qu’on y a cru voir, parce que, malgré ce qu’en a pu dire un grand écrivain, ils ne dépendent pas absolument du climat propre à chaque contrée, ou, en d’autres termes, de la pluie et du beau temps [1]. »

Après avoir fait une revue sommaire des principaux peuples de l’Asie, démontré qu’ils n’ont que peu ou point de traits communs et que chacun d’eux a sa physionomie morale, politique et religieuse, qui le distingue de ses voisins, le savant et judicieux écrivain continue de la sorte : « Tous ces gens-là peuvent être appelés Orientaux, car le soleil les éclaire avant de nous apporter sa lumière, ou Asiatiques, car ils habitent à l’est des monts Ourals, qui, sur les cartes les plus à la mode, marquent la séparation de l’Europe et de l’Asie ; mais il doit être bien entendu qu’ils n’ont de commun

  1. Mélanges asiatiques, p. 224.