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CHAPITRE II.


Visite des mandarins de Tien-men. — Soins qu’ils nous prodiguent. — Tien-men renommée pour la quantité et la beauté de ses pastèques. — Importance des graines de melon d’eau. — Causticité d’un jeune mandarin militaire. — Les habitants du Sse-tchouen traités comme des étrangers dans la province du Hou-pé. — Préjugés des Européens au sujet des Chinois. — De quelle manière sont composés la plupart des écrits sur la Chine. — Ce qu’il faut penser de la prétendue immobilité des Orientaux. — Nombreuses révolutions dans l’empire chinois. — École socialiste au onzième siècle. — Exposé de leur système. — Longue et grande lutte. — Transportation des agitateurs en Tartarie. — Cause des invasions des Barbares.


Les mandarins de la ville de Tien-men s’empressèrent de nous rendre visite. Ils savaient qu’une grave maladie nous avait retenu quatre jours à Kuen-kiang-hien, et, bien qu’on leur eût dit que notre santé était dans un état satisfaisant, ils désiraient s’en assurer par leurs propres yeux. Un tel empressement était facile à comprendre ; ils devaient sans doute appréhender que, n’étant pas suffisamment rétabli, il ne nous prît fantaisie de nous reposer un peu chez eux ; et puis, s’il arrivait une rechute, si la maladie allait recommencer, si nous nous avisions de mourir à Tien-men… ; on conçoit que toutes ces prévisions étaient peu rassurantes et qu’il y avait bien de quoi donner de l’inquiétude à des hommes qui redoutent par-dessus tout les dépenses et les embarras ; mais, dès qu’ils nous virent, leurs craintes cessèrent ;