CHAPITRE II.
Les mandarins de la ville de Tien-men s’empressèrent de nous rendre visite. Ils savaient qu’une grave maladie nous avait retenu quatre jours à Kuen-kiang-hien, et, bien qu’on leur eût dit que notre santé était dans un état satisfaisant, ils désiraient s’en assurer par leurs propres yeux. Un tel empressement était facile à comprendre ; ils devaient sans doute appréhender que, n’étant pas suffisamment rétabli, il ne nous prît fantaisie de nous reposer un peu chez eux ; et puis, s’il arrivait une rechute, si la maladie allait recommencer, si nous nous avisions de mourir à Tien-men… ; on conçoit que toutes ces prévisions étaient peu rassurantes et qu’il y avait bien de quoi donner de l’inquiétude à des hommes qui redoutent par-dessus tout les dépenses et les embarras ; mais, dès qu’ils nous virent, leurs craintes cessèrent ;