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une mission parmi les bouddhistes mongols. Ils étudièrent la langue tartare avec les lamas des monastères voisins ; il paraît qu’ils ont été pris pour des lamas étrangers, et qu’ils ont été traités avec amitié, surtout par les bouddhistes qui sont très-ignorants, et qui prenaient le latin de leur bréviaire pour du sanscrit, qu’ils ne comprennent pas, mais pour lequel ils ont une vénération secrète, parce que les rites de leurs livres religieux, en mongol traduit du sanscrit, sont imprimés en encre rouge.

« Quand les missionnaires se crurent suffisamment instruits dans la langue, ils s’avancèrent dans l’intérieur, avec l’intention de commencer leur œuvre de conversion. Depuis cette époque, on ne reçut d’eux que quelques nouvelles incertaines ; mais, en mai dernier, du fond de la Tartarie mongole, on apprit qu’ils avaient été attachés à la queue de chevaux et traînés ainsi jusqu’à la mort. Les causes réelles de cet événement ne sont pas encore connues. »

Un tel article, comme on doit le penser, nous étonna un peu, et nous nous crûmes le droit d’en contester la complète exactitude. Cependant tous ces détails se trouvaient si bien arrangés, que l’ensemble portait le cachet de la vraisemblance. Il ne fallait rien moins que notre retour pour en faire accepter la réfutation.

Le lendemain nous eûmes, de très-bonne heure, une séance d’apparat, où étaient réunis quelques hauts dignitaires de Canton et les mandarins qui nous avaient accompagnés depuis la capitale du Kiang-si. Notre voyage étant terminé, nous pensâmes qu’il serait convenable de rendre publiquement nos comptes à l’administration