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M. van Bazel, consul néerlandais, se trouvait à Canton. — Yes, yes, signor, nous répondit-il. —Dans ce cas nous allons lui écrire une lettre, et nous te prierons de la lui faire parvenir immédiatement.

Nous connaissions depuis longtemps M. van Bazel, et nous savions combien il avait toujours été plein de dévouement et de sympathie pour les missionnaires catholiques. Nous le priâmes de nous envoyer des journaux ; car nous étions privés de nouvelles d’Europe depuis plus de trois ans. L’interprète partit et ne tarda pas à revenir avec un portefaix chargé d’un énorme ballot de gazettes anglaises. Le consul de Hollande avait eu l’amabilité de joindre à son envoi quelques bouteilles de vin de Bordeaux, pour nous retremper, disait-il, dans les souvenirs de la patrie. Nous passâmes la nuit tout entière à fouiller dans cet amas incohérent de nouvelles qui se trouvaient entassées au milieu de notre chambre. En tête d’un des premiers journaux que le hasard nous mit entre les mains, nous lûmes un article des plus curieux. En voici la traduction : Nous avons reçu dernièrement la nouvelle de la mort lamentable de deux pères de la mission de la Tartarie mongole… »

Après un court aperçu sur les pays tartares, l’auteur de l’article poursuit ainsi : « Un lazariste français nommé Huc arriva, il y a environ trois ans, chez quelques familles chinoises établies dans la vallée des Eaux-Noires, à environ deux cents lieues de marche de la grande muraille. Un autre lazariste[1], dont le nom m’est inconnu, se joignit à lui dans le dessein de former

  1. M. Gabet.