Page:Evariste Huc - Empire chinois ed 5 vol 2.djvu/474

Cette page n’a pas encore été corrigée

marche, et qui seul connaissait le chemin. Une fois disparu, ouïe chercher ? La rue que nous suivions se terminait en patte d’oie, et nous nu savions par où nous avait échappé notre conducteur. Notre perplexité fut grande, nous criâmes, nous appelames notre guide de tous côtés ; la Providence nous le rendit enfin. Il s’était aperçu que personne ne le suivait, et, revenant alors sur ses pas, il nous avait retrouvés à l’endroit même où il nous avait perdus. Nous reprîmes gaiement notre route, et nous entrâmes enfin dans la jonque, en bénissant le Seigneur du fond de l’âme. Les bateliers n’ayant pas encore terminé leurs préparatifs, nous ne pûmes partir que le lendemain. Nous passâmes donc la nuit sur le fleuve, en face de la ville, et, pour ainsi dire, à la barbe du vice-roi[1] » .

« La rivière de Canton, pendant la nuit, est, en vérité, ce que j’ai vu de plus fantastique. On peut dire qu’elle est presque aussi peuplée que la ville. L’eau est couverte d’une quantité prodigieuse de barques de toutes les dimensions et d’une variété impossible à décrire. La plupart affectent la forme de divers poissons, et il va sans dire que les Chinois ont choisi pour modèles les plus bizarres et les plus singuliers. Il en est qui sont construites comme des maisons, et celles-là

  1. Ce vice-roi était précisément Ki-chan. Nous ne pensions pas alors qu’un jour nous ferions connaissance avec lui dans la capitale du Thibet.