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plus vertueux de l’univers, et que l’hôtelier, au milieu de ses hôtes, doit être un patriarche entouré d’une nombreuse famille. Les gros caractères qu’on lit à la porte d’entrée vous promettent paix, concorde, désintéressement, générosité, toutes les vertus fondamentales, et, de plus, l’abondance de toutes choses et l’accomplissement de tous les désirs. À peine a-t-on franchi le seuil, qu’on se trouve, en quelque sorte, dans une caverne de voleurs, où l’on cherche à vous piller tout en vous faisant mourir de faim et de misère. Comme les voyageurs savent parfaitement à quoi s’en tenir, relativement aux enseignes d’inépuisable abondance, ils ont soin de ne marcher jamais qu’avec un assortiment de provisions. Il est d’usage que chacun porte suspendu à sa ceinture un petit sac rempli de feuilles de thé, et ceux qui ne peuvent pas se contenter de galettes de froment et de riz cuit à l’eau sont toujours accompagnés d’un coffre oblong, divisé en plusieurs compartiments remplis de hachis de viande, de poisson salé et de choucroute. Les Chinois appellent ces provisions de voyage hang-leang, c’est-à-dire du sec et du froid. »

On trouve pourtant, dans les villes considérables, des auberges assez bien tenues, ayant des chambres particulières pour tous les voyageurs. Les Européens qui n’auraient pas de trop grandes habitudes de luxe pourraient encore les habiter avec plaisir, quoiqu’elles n’offrent pas, à beaucoup près, l’élégance et la recherche de nos beaux hôtels. On a la faculté de prendre ses repas à table d’hôte ou de se faire servir à la carte, en désignant, comme dans nos restaurants, les mets que l’on désire. Le service se fait avec assez de promptitude, et les convives