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de réaliser tout ce que, dès le début, elle avait semblé promettre de curiosités, la foule, désappointée, commença à s’écouler peu à peu, et bientôt il ne resta plus sur le quai que des marchands de fruits et de comestibles, et un certain nombre de désœuvrés, qui, tout en fumant leur longue pipe, jetaient de temps en temps un œil observateur sur la galerie où les deux missionnaires français, doués d’excellent appétit, expédiaient, avec leurs bâtonnets d’ivoire, le menu d’un festin à la chinoise.

Au moment où nous allions nous lever de table, un cortège de mandarins traversa le quai, et s’arrêta à la porte du palais des compositions littéraires. L’appariteur de l’établissement arriva, un instant après, sur la galerie, et nous présenta une grande feuille rouge portant le nom du mandarin qui attendait à la porte. C’était le préfet du district où était situé le wen-tchang-koun. — Invitez à monter, dîmes-nous à l’appariteur… Et le magistrat fut bientôt là, accompagné de quelques fonctionnaires de son tribunal. Après les compliments et les révérences d’usage, le préfet, dont la physionomie annonçait un homme d’origine tartare mantchoue, nous demanda pourquoi nous étions logés au wen-tchang-koun. — Parce que les gens de l’administration, n’ayant pas su nous dire, quand nous avons été débarqués, où nous devions nous rendre, nous avons choisi de nous-mêmes le wen-tchang-koun. — Ces fonctionnaires ont agi avec stupidité ; votre logement était tout préparé dans l’intérieur de la ville. — Merci de votre sollicitude ; mais nous présumons que le logement préparé dans l’intérieur de la ville ne vaut pas celui que nous avons eu