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très-peu de chose à gagner. Ordinairement, les visites ne se payent pas ; les remèdes se vendent à bon marché, et toujours à crédit ; d’où il faut conclure qu’on ne peut guère compter que sur le tiers de son revenu. En outre, il est assez d’usage de ne pas payer les médecines qui ne produisent pas de bons effets, ce qu’elles se permettent assez souvent. Mais la situation la plus triste et la plus piteuse pour le médecin chinois, c’est lorsqu’il est obligé de se cacher ou de se sauver loin de son pays, pour éviter la prison, les amendes, les coups de bambou, et quelquefois pis encore. Cela peut arriver quand, ayant promis de guérir un malade, il a la maladresse de le laisser mourir. Les parents ne se font pas faute de lui intenter un procès ; et, dans ce cas, pour peu qu’on tienne à la vie et aux sapèques, le parti le plus sûr, c’est de prendre la fuite. La législation semble, du reste, favoriser ces procédés un peu sévères à l’égard des médecins. Voilà ce qu’on lit dans le Code pénal de la Chine, section 297 : Quand ceux qui exerceront la médecine ou la chirurgie sans s’y entendre, administreront des drogues ou opéreront, avec un outil piquant ou tranchant, d’une façon contraire à la pratique et aux règles établies, et que, par là, ils auront contribué à faire mourir un malade, les magistrats appelleront d’autres hommes de l’art pour examiner la nature du remède qu’ils auront donné ou celle de la blessure qu’ils auront faite, et qui auront été suivis de la mort du malade. S’il est reconnu qu’on ne peut les accuser que d’avoir agi par erreur, sans aucun dessein de nuire, le médecin ou le chirurgien pourra se racheter de la peine qu’on