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au wen-tchang-koun, d’une manière conforme à nos goûts. Nous fîmes une profonde révérence à ces globules de diverses couleurs, qui s’en retournèrent d’un air tout mystifié, et comme des gens qui ne comprennent rien au rôle qu’on leur fait jouer.

Tout le monde étant parti, le Saule pleureur resta planté devant nous, sans rien dire. Il nous regardait avec ses yeux humides et clignotants, et semblait nous demander ce que nous allions faire de lui. — Maître Lieou, lui dîmes-nous, tu devais nous conduire jusqu’à la capitale du Kiang-si ; nous y voilà, ta mission est terminée. Où es-tu logé ? — Où je suis logé ! fit-il, d’un air tout ébahi ; mais qui est-ce qui peut savoir cela ? — Toi, sans doute ; au moins tu as plus que tout autre le droit de le savoir. — C’est possible ; toujours est-il que je ne sais trop ce que je vais devenir. — Va trouver le gardien de l’établissement, il te colloquera quelque part. Demain probablement nous recevrons la visite des autorités, et tu régleras tes affaires avec elles… Le Saule pleureur trouva que nos paroles avaient un certain sens ; il alla donc à la recherche du gardien, et nous montâmes visiter le logement que nous nous étions octroyé.

Wei-chan, aidé de quelques serviteurs de la maison, avait déjà mis tout en ordre dans de vastes et frais appartements, d’où la vue dominait la ville, le cours du fleuve que nous venions de traverser, et la campagne des environs. Une galerie ouverte, ornée de grands sièges en porcelaine et de nombreux vases à fleurs, donnait sur le quai, où la foule s’était rassemblée autour de nous, pendant que le Saule pleureur et quelques petits mandarins de Nan-tchang-fou se creusaient le