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Cette première transformation une fois terminée, la source est intarissable ; car, à mesure qu’on en tire pour la consommation, on n’a qu’à ajouter une égale quantité d’eau pure, sans addition d’eau-de-vie.

Le tsou-no-dze, comme les autres polypes, se multiplie facilement par bourgeons, c’est-à-dire qu’il suffit d’en détacher un membre, un appendice, qui végète, en quelque sorte, grossit en peu de temps et jouit également de la propriété de changer l’eau en vinaigre. Ces détails ne sont pas uniquement basés sur les renseignements que nous avons pu recueillir dans nos voyages. Nous avons possédé nous-même un de ces polypes ; nous l’avons gardé pendant un an, faisant usage journellement du délicieux vinaigre qu’il nous distillait. Lors de notre départ pour le Thibet, nous le laissâmes en héritage aux chrétiens de notre mission de la vallée des Eaux noires.

Après nous être abondamment désaltéré avec cette excellente limonade de polype, nous fîmes nos adieux au gracieux globule blanc du corps de garde. —Puisque vous avez honoré ma pauvre demeure, nous dit-il, je demande la faveur de vous accompagner jusqu’au fleuve qui passe devant Nan-tchang-fou. — Nous ne saurions souscrire à de si grandes dépenses de cœur. — Les rites l’exigent. — Ah ! tu n’es pas un homme du Kiang-si, puisque tu sais si bien étendre les prescriptions des rites au lieu de les restreindre. — Non, je suis originaire de l’humble et pauvre province du Sse-tchouen. — Du Sse-tchouen ! … Nous avons traversé cette province, et, à notre avis, elle est la plus belle et la plus riche de l’empire. Un homme du Sse-tchouen doit trouver la vie peu agréable