CHAPITRE X.
Depuis le lac Pou-yang jusqu’à Nan-tchang-fou, capitale de la province du Kiang-si, le pays que nous parcourûmes, pendant deux jours, n’était, pour ainsi dire, qu’un désert, où l’on trouvait à peine, de loin en loin, de misérables cases en roseaux, et quelques lambeaux de terre à moitié cultivés par de pauvres paysans. Au point de vue du confortable et de la civilisation, rien de plus triste, de plus désolant : l’œil n’apercevait de toute part que de vastes prairies où croissait péniblement une herbe jaunâtre calcinée par le soleil, et qui tombait en poudre sous nos pas. Des hangars délabrés, auxquels on donnait, par habitude, le nom d’hôtellerie, n’avaient à offrir aux voyageurs que du riz rouge cuit à l’eau et des légumes salés. On n’y trouvait pas même du thé ; et ceux qui avaient oublié d’en faire une petite provision étaient