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de commisération. Vous devez tous, si vous avez une fille, l’élever avec soin, ou, si vous êtes pauvres, l’envoyer à l’établissement des enfants trouvés, ou la confier à une famille amie, pour qu’elle l’élève pour vous. Si vous les abandonnez comme précédemment, dès que vous serez découverts, vous serez punis selon les lois, car vous êtes dénaturés ; et, pour le crime du meurtre de vos enfants, vous êtes indignes de toute indulgence. Abandonnez vos premières coutumes de livrer vos enfants à la mort ; cessez de commettre le mal et d’attirer sur vous des calamités et la réprobation.

« Que chacun obéisse à cet édit spécial ! » Nous poumons citer un grand nombre de proclamations des premiers mandarins de l’empire, qui flétrissent la conduite des parents assez dénaturés pour mettre à mort leurs filles, et qui les menacent de toutes les rigueurs des lois. Ces proclamations démontrent, d’une manière incontestable, que les infanticides sont très nombreux en Chine ; mais, en même temps, ils sont une preuve que le gouvernement et l’opinion publique ne favorisent nullement de tels crimes. Les hospices pour les enfants trouvés témoignent encore d’une certaine sollicitude de l’administration chinoise envers ces pauvres petites créatures. Nous savons bien que ces établissements ne sont pas d’une grande ressource et qu’ils ne peuvent remédier à l’intensité du mal ; les mandarins et les employés de ces hôpitaux étant beaucoup plus occupés d’en piller rapidement les revenus que de veiller au bon entretien des enfants.

Il est certain qu’un bon gouvernement pourrait faire