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désirent un garçon, et, dans la crainte que les soins à donner, de la part de la mère, ne retardent une seconde progéniture, quand une fille naît, aussitôt elle est abandonnée.

« Bien qu’il y ait des établissements pour les enfants trouvés du sexe féminin, cependant on n’a pu détruire cette révoltante pratique, qui est un outrage à la morale et à la civilisation, et qui brise l’harmonie du ciel.

« Dans ce dessein, je fais de sévères défenses et ces pressantes considérations :

« Considérez les insectes, les poissons, les oiseaux, les bêtes féroces ; tous aiment leurs petits… Comment donc, vous, pouvez-vous massacrer ceux qui sont formés de votre sang, et qui sont pour vous comme les cheveux de votre tête !

« Ne vous inquiétez pas de votre pauvreté ; car vous pouvez, par le travail de vos mains, vous procurer quelques ressources. Quoiqu’il soit difficile de marier vos filles, ce n’est pas une raison pour vous en débarrasser. Les deux pouvoirs, celui du ciel et celui de la terre, le défendent. Les enfants des deux sexes appartiennent à l’ordre du ciel, et, s’il vous naît une fille, vous devez l’élever, encore qu’elle ne vaille pas pour vous un garçon. Si vous les tuez, comment pouvez-vous espérer d’avoir des fils ? Comment ne craignez-vous pas les suites de votre indigne conduite, et surtout les décrets de la justice du ciel ! Vous étouffez votre amour… Vous vous en repentirez après la vie ; mais trop tard.

« Je suis un juge plein de bienveillance, de bonté et