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les faisait mourir, d’autres fois pour servir aux desseins de quelques personnes qui supposaient des enfants dans les familles, d’où arrivaient d’étranges désordres. Et on a su qu’on en avait acheté (ce qui fait horreur) pour servir à des opérations magiques et diaboliques ; de telle sorte, qu’il semblait que ces pauvres innocents fussent tous condamnés à la mort, ou à quelque chose de pis, n’y en ayant pas un seul qui échappât à ce malheur, parce qu’il n’y avait personne qui prît soin de leur conservation. Et, ce qui est encore plus déplorable, plusieurs mouraient sans baptême, cette veuve ayant avoué qu’elle n’en avait jamais baptisé ni fait baptiser aucun.

« Ce désordre si étrange dans une ville si riche, si bien policée, si chrétienne qu’est celle de Paris, toucha sensiblement le cœur de M. Vincent lorsqu’il en eut connaissance ; mais, ne sachant comment y pourvoir, il en parla à quelques-unes des dames de la Charité, et les convia d’aller quelquefois dans cette maison, non pas tant pour découvrir le mal, qui était assez connu, que pour voir s’il n’y aurait point quelque moyen d’y remédier[1]. »

Voilà comment, du temps de saint Vincent de Paul, on traitait les enfants à Paris, cette ville si riche, si bien policée et si chrétienne. Faut-il être étonné, après cela, de trouver tant d’infanticides parmi les Chinois, dont la classe inférieure est condamnée à une misère si profonde ?

On lit, dans les relations des missionnaires, qu’on rencontre

  1. Vie de saint Vincent de Paul, par Louis Abelly, t. I, p. 143.