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mœurs publiques, tout protège l’existence des petits enfants avec autant de sollicitude que celle des grandes personnes ; et cependant les infanticides et les avortements, qui sont en réalité des infanticides anticipés, sont-ils bien rares parmi nous ? Malgré la sévérité des lois, la vigilance des magistrats et les précautions de tout genre inventées par la charité pour protéger la vie des nouveau-nés, les crimes de ce genre, dont la justice a journellement à s’occuper, donnent le droit de penser que ceux qui demeurent cachés peuvent atteindre un chiffre effrayant. Faut-il être surpris, après cela, que les infanticides soient très-communs en Chine, où la loi donne une si grande autorité aux pères sur les enfants, et où on ne trouve pas, comme chez nous, ces innombrables établissements de charité chrétienne pour recueillir les pauvres et les soigner avec la plus tendre sollicitude ? Qu’on supprime les salles-d’asile, les hospices pour les enfants trouvés, les crèches ou seulement les tours, et l’on verra si le peuple le plus civilisé, le plus doux de l’Europe, ce peuple dont l’incomparable charité veille sur les misères et les infortunes du monde entier, ne présentera pas bien tôt un spectacle peu différent de celui que nous donne la Chine. Ce qu’on nous raconte des Chinois ressemble beaucoup à ce qui se passait à Paris du temps de saint Vincent de Paul.

« La ville de Paris étant d’une étendue excessive et le nombre de ses habitants presque innombrable, il se trouve beaucoup de dérèglements en la vie de quelques personnes particulières, auxquels il n’est pas possible d’apporter un tel remède, qu’il ne reste toujours plusieurs désordres, entre lesquels un des