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des vers à soie peuvent fournir aux jeunes filles des occupations très-lucratives, on les conserve avec soin, et c’est toujours avec un grand regret que les parents les voient entrer par le mariage dans une famille étrangère. L’intérêt, voilà le suprême mobile des Chinois, même dans les affaires où le cœur semblerait devoir seul dominer.

Il est incontestable que les infanticides sont très nombreux en Chine. Faut-il en conclure que les Chinois sont barbares, féroces, sourds à la voix de la nature, et se jouent de la vie des enfants auxquels ils ont donné le jour ? Nous ne le pensons pas. On trouve chez eux, comme partout, des hommes dégradés, qui ne reculent devant aucun genre d’atrocité. On peut même dire que les Chinois ont, en général, une plus grande facilité pour s’abandonner à tous les vices et commettre le crime. Et cela doit-il étonner ? N’y aurait-il pas lieu, au contraire, d’être surpris, s’il en était autrement ? Quel motif serait capable d’arrêter des hommes qui n’ont aucune croyance religieuse, dont l’intérêt personnel est l’unique règle du bien et du mal, vivant au milieu d’une société sceptique, avec des lois athées, n’ayant d’autre sanction que les verges et la potence ? Après avoir considéré ce qui se passe chez les nations chrétiennes, on trouverait, peut-être, qu’il n’y a pas tant à se récrier sur les vices des peuples païens. Si quelque chose doit surprendre, c’est de les voir, en quelque sorte, si peu avancés dans la pratique du mal. Le christianisme a ennobli le sang humain et inspire un respect infini pour la vie de l’homme. Chez les chrétiens, la religion, les lois ecclésiastiques et civiles, les